L'OTAF veut faire échouer l’industrie du tabac, et notamment la BAT, dans sa tentative d’ingérence dans la politique de santé publique au sein de la CEDEAO.
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Photos conference de Presse OTAF contre l'interference de l'indsutrie du tabac
The position-of OTAF faced to the complaint of the BAT
OTAF-analysis of the BAT position on Tax ecowas
Niamey, le 8 septembre 2014 - L’OTAF entreprend dès ce jour une vaste action pour alerter les gouvernements des États de la CEDEAO contre la grave tentative d’ingérence dans les politiques publiques récemment lancée par l’industrie du tabac, avec à sa tête la société multinationale British American Tobacco (BAT). Cette multinationale du tabac mène à l’heure actuelle une campagne agressive de désinformation, d’intimidation et de chantage auprès des gouvernements de la communauté dans le but de les dissuader de remplir leurs obligations relatives a la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (CCLAT), et qu’ils ont tous ratifié (pays Parties à la CCLAT). Dans ce traité international les Parties reconnaissent que « les mesures financières et fiscales sont un moyen efficace et important de réduire la consommation de tabac pour diverses catégories de la population, en particulier les jeunes ». L’augmentation des taxes sur le tabac, est la mesure la plus efficace pour réduire le fléau du tabagisme.
Est-il encore nécessaire de rappeler, que le tabagisme engendre des coûts sanitaires et sociaux gigantesques dans nos pays, plombe leur développement et est un facteur significatif de paupérisation ? En Afrique depuis le 21 mai 2003, le tabagisme a causé la mort de 5,2 millions de personnes.
Depuis plus de trois années, la CEDEAO et de l’UEMOA travaillent sur un processus de relèvement de la taxe sur le tabac en étroite collaboration avec l’OMS et le Consortium pour la recherche économique et sociale (CRES), institution indépendante basée à Dakar et spécialisée dans la recherche économique et sociale sur le tabac avec la participation de toutes les autres organisations compétentes y compris le Centre de lutte contre le tabac en Afrique et l’Observatoire du tabac en Afrique francophone (OTAF). Cette fructueuse et harmonieuse collaboration gouvernement/société civile est un modèle du genre et s’appuie sur l’article 4.7 de la CCLAT, selon lequel « La participation de la société civile est essentielle pour atteindre l’objectif de la Convention et de ses protocoles. »
Deux projets de directives ont été élaborés après plus de trois années de consultations, de réunions de concertation et d’expertise à tous les niveaux dans le but de se doter d’instruments efficaces pour mettre en œuvre la CCLAT au niveau de la CEDEAO et de l’UEMOA, avec pour finalité de protéger la santé des populations des deux espaces. Ces deux projets jouissent de l’approbation unanime de toutes les parties impliquées. Ils sont maintenant en train d’être examinés et suivront les étapes nécessaires afin d’être adoptées par les deux structures.
Prédisant que ce développement menaçait leurs intérêts particulier (ce qui indirectement est une reconnaissance de l’efficacité des mesures envisagées), les compagnies de tabac, avec à leur tête BAT, tentent de s’ingérer dans le processus en cours dans le but de le torpiller. BAT a envoyé des lettres aux instances gouvernementales des pays des deux communautés, lettres qui dénigrent l’excellent travail des deux commissions, profèrent des accusations infondées et introduisent des notions déformées de la vérité, en reprenant les arguments fallacieux, quand ils ne sont pas carrément inexacts, de la propagande qui leur est coutumière.
Il est important que les gouvernements soient vigilants et ne se laissent pas séduire et/ou intimider par ces arguments, ces accusations et ces menaces des compagnies du tabac, qui, dès qu’ils sont examinés de près, ne tiennent pas debout. L’industrie du tabac n’est favorable qu’à des augmentations de taxes inférieures à 10% car elle sait que celles-ci n’ont pas d’effet notable sur la consommation et sont donc inefficaces sur le plan de la santé publique. Ces augmentations faibles leur servent d’écrans derrière lesquels les compagnies de tabac masquent l’augmentation de leurs marges de profit, et elles misent sur la complicité des gouvernements pour y arriver (profits qui sont naturellement exportés pour aller enfler les poches de richissimes actionnaires occidentaux). L’OTAF publie sur son site Internet (Taxation du tabac dans la CEDEAO) une analyse détaillée de la réaction de l’industrie du tabac, et notamment de BAT, sur le projet de directive de la CEDEAO.
Si la manœuvre en cours de l’industrie du tabac, et de BAT en particulier, devait aboutir et réussissait à convaincre quelques gouvernements d’adopter des directives « light » dans la région ouest Africaine, cela menacerait l’ensemble de la politique de santé publique des pays de la région et permettrait à cette néfaste industrie de revenir en selle pour saboter toutes les lois financières en cours d’adoption dans les pays de la sous-région d’Afrique de l’Ouest. Cela risquerait aussi de faciliter les tentatives d’affaiblissement par les cigarettiers des lois fortes adoptées par le Niger, le Togo, le Sénégal, qui sont en train de rendre leur législation conforme aux exigences de la CCLAT, mais qui se heurtent aux barrières imposées par la CEDEAO et l’UEMOA pour mettre en place des augmentations des taxes sur le tabac ayant une véritable portée de santé publique.
Pour défier ce grand danger et faire échouer l’industrie du tabac, et notamment la BAT, dans sa tentative d’ingérence dans la politique de santé publique, l’OTAF est déterminée à alerter les gouvernements pour qu’ils ne tombent pas dans ce piège.
C’est pourquoi, l’Observatoire du Tabac en Afrique Francophone :
Photos conference de Presse OTAF contre l'interference de l'indsutrie du tabac
OTAF/08.09.2014
Voir aussi: Taxation du tabac dans la CEDEA - Documents et notes de politique