L'instauration d’une taxe spéciale sur le tabac qui respecte les normes recommandees par l'OMS va contribuer à baisser substantiellement la consommation du tabac au Sénégal et sauver ainsi des milliers de vies dans ce pays.
Djibril Wele, Secrétaire exécutif de la LISTAB
Comme chaque année, le 31 mai 2014, le Sénégal a célébré la Journée mondiale sans tabac avec l'OMS et la communauté internationale. Les risques associés à la consommation de tabac ne sont plus à démontrer et le pays appelle à la mise en œuvre de la loi et des politiques antitabac.
Constituant le plus grand défi de santé publique à relever, le tabagisme fait actuellement plus de 6 millions de morts chaque année dans le monde, dont plus de 600 000 sont des non-fumeurs qui meurent pour avoir respiré la fumée des autres. Selon l’OMS, plus de 80% de ces décès - qui sont tous évitables - seront enregistrés dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, dont le Sénégal.
Pour cette Journée mondiale sans tabac 2014, l’OMS demande au Sénégal d’augmenter les taxes sur le tabac. C’est dans cette optique que cette journée était consacrée à la sensibilisation des décideurs du Sénégal sur la nécessaire augmentation des taxes sur le tabac afin de remplir les obligations la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (CCLAT) que le pays s’est engagé à respecter en la ratifiant. La taxation est le moyen le plus efficace de réduire la demande de tabac et de sauver les vies des Sénégalais.
Le Sénégal est l’un des pays où la lutte antitabac a pris son envol. La société civile et intellectuelle est très active. En mars dernier le pays a adopté une loi forte sur le tabac. Et l’industrie du tabac est aux abois et profère des menaces. Mais la réponse appropriée est sur la bonne voie grâce a la détermination de tous acteurs concernés par l'intérêt public. Selon le président du Laboratoire de lutte contre le tabagisme, « les menaces de l’industrie du tabac de fermer les usines ne posent aucun problème à l’économie du Sénégal ».
En outre, ce président invite les autorités sénégalaises à augmenter les taxes sur le tabac. « Plus vous augmentez les taxes, plus vous augmentez les recettes fiscales et plus vous diminuez le nombre de fumeurs et de malades », dit-il. Quant à Djibril Wele, Secrétaire éxécutif de la LISTAB, il croit fermement que l’instauration d’une taxe spéciale sur le tabac qui respecte les normes recommandées par l'OMS va contribuer à baisser substantiellement la consommation du tabac au Sénégal et sauver ainsi des milliers de vies dans ce pays.
OTAF/ms/06.07.2014