Cameroun - Lutte contre le tabagisme: des députés sensibilisés

Mon rêve c’est de me lever un jour et de découvrir que le tabagisme n’existe plus.

Docteur Sa'a, Directeur de la lutte contre la maladie au ministère de la santé publique du Cameroun

Drapeau du Cameroun

Yaoudé, 30 nov. 2012 - La Coalition contre le tabac au Cameroun (C3T) a organisé, le jeudi 29 novembre 2012, un débat pour expliquer aux députés l’importance de leur implication dans l’adoption d’une loi anti-tabac au Cameroun: «Pour nous, il est question au cours de cette rencontre, de sensibiliser les parlementaires sur les méfaits du tabac et la nécessité de leur implication dans la sensibilisation de leurs populations, leur parler des actions que nous menons et de la nécessité d’adopter une loi. Il est question enfin de mobiliser les parlementaires pour un plaidoyer en faveur de cette loi anti-tabac auprès des autorités compétentes», a expliqué le Dr Flore Ndembiyembe, la présidente de cette coalition, aux journalistes.

Aux côtés de madame Ndembiyembe, le Directeur de la Promotion de la Santé au ministère de la santé publique. «Mes chers honorables, le tabagisme est un fléau bien plus  grave qu’on ne peut l’imaginer et c’est avec grand espoir que nous travaillons encore et avons travaillé à l’élaboration du projet de loi à cet effet, et qui pourrait bientôt être soumis à votre validation. Mon rêve c’est de me lever un jour et de découvrir que le tabagisme n’existe plus» a expliqué le Docteur Sa’a, Directeur de la lutte contre la maladie au ministère de la santé publique.

Portrait de Flore Ndembiyembe
Dr Flore Ndembiyembe,
présidente de la Coalition contre le tabac au Cameroun (C3T)
© africahealthpromotion.org

Le responsable de l’administration de la santé est aussi revenu sur le projet de loi anti-tabac. Il expliquera aux députés que ce texte, s’il est adopté par l’Assemblée nationale, prévoit de nombreuses restrictions comme l’interdiction de fumer dans les lieux publics et collectifs, ainsi que dans les formations sanitaires et lieux de travail. «Les interdictions devraient aussi s’appliquer aux établissements scolaires et universitaires, aux transports publics, bars, restaurants, aéroports, boites de nuit et autres lieux de convergence. De même qu’il sera interdit de fumer dans tous les lieux en présence de personnes non-fumeurs ou de personnes à risque (nourrissons, mineurs, femmes enceintes et malades)», a expliqué Monsieur Sa’a. Les députés se sont aussi vus informés de ce qu’un des défis de la coalition était d’arriver à interdire la vente des cigarettes aux mineurs et dans les établissements scolaires.

Au cours des échanges, les députés sont revenus sur la vente de cigarette comme ressource pour l’Etat et aussi pour les individus qui se livrent à cette activité. «Je vais aller plus loin et vous dire que ce n’est pas tout. Le commerce des cigarettes pour les majors dans le monde est un marché de 350 milliards de dollars. Mais il ne faut pas se tromper, cela ne profite que très peu aux populations. On indique par exemple que le bénéfice pour les producteurs dans les champs n’est que de 80 millions de dollars, or l’Afrique n’est pas parmi les dix premiers producteurs. En plus, supposons que le vendeur de cigarettes gagne 1 million par an en vendant les cigarettes et que la société doit dépenser 10 millions pour soigner les fumeurs, quelles ressources on protège? Non je dis que nous devons rester vigilants et très prudents, c’est un gros problème», a précisé Monsieur Sa’a.

Idriss Linge, le 30 novembre 2012

Source : Le Journal du Cameroun

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