La ministre a lancé un appel au respect de cette décision gouvernementale [l'interdiction de fumer dans les lieux publics], qui est la manifestation de la volonté politique du gouvernement à agir pour la santé des Ivoiriens.
A l’occasion de l’année 2013, décrétée année de la santé par le Chef de l’État ivoirien, le Ministère de la Santé et de la Lutte contre le Sida s’attaque à la fumée dans les lieux publics.
Le vendredi 12 avril, à l'Institut National de Formation des Agents de Santé (INFAS) du Centre hospitalier universitaire de Treichville, Abidjan, a eu lieu la cérémonie de lancement de la campagne de sensibilisation sur le Décret N° 2012-980 du 10 octobre 2012 portant interdiction de fumer dans les lieux publics et dans les transports en commun.
Cette cérémonie a débuté à 10h avec le mot de bienvenue de la représentante du maire de la commune hôte, Treichville, et s’est achevée peu avant midi avec la visite des stands et la pose de spécimens de signalisation d’interdiction de fumer dans les restaurants, les maquis et boîtes de nuit sis à Treichville, à Port Bouet et la Riviera(Cocody).
La ministre de la Santé serrant la main du Dr Coulibaly Adama,
point focal de la lutte anti-tabac à l’OMS Côte d’Ivoire
Sont ensuite intervenus Lanina Tall, président du Réseau des ONG actives pour le contrôle du tabac en Côte d’Ivoire (ROCTA-CI) et Raymonde Goudou Coffie, ministre de la Santé et de la Lutte contre le Sida. La représentante du maire a souhaité la bienvenue dans sa commune aux invités et remercié le Ministère de la Santé et de la Lutte contre le Sida d’avoir choisi sa commune pour cette cérémonie de lancement de la compagne de sensibilisation sur le décret portant interdiction de fumer dans les lieux publics et dans les transports communs.
Après cette intervention, il y a eu un jeu concours pour la recherche d’un bon slogan pour la campagne. Le slogan qui a été retenu est celui d’un étudiant en criminologie :
Le tabac t’abat, abat le !
La cérémonie s’est poursuivie avec la projection d’un film de sensibilisation.
Une vue partielle des participants et des officiels
lors de la projection d’un film de sensibilisation
Le président du ROCTA-CI a, quant à lui, remercié la ministre et tout le gouvernement pour l’initiative et les a encouragé à aller plus loin dans la mise en œuvre de la Convention-cadre de l'OMS pour la lutte antitabac (CCLAT) en Côte d’Ivoire. Au nom de son assocaition, il s’est engagé à faire de la lutte contre le tabac son combat de tous les jours, comme il l’a toujours fait d’ailleurs. Il a par ailleurs relancé le souhait des ONG de rencontrer la ministre pour discuter de la collaboration tripartite Ministère de Santé-OMS-société civile. Selon lui, cette collaboration permettra de soutenir la lutte antitabac et contribuera à protéger la santé de tous les Ivoiriens de toutes les générations, présentes et futures, en luttant efficacement contre le tabagisme. Une telle collaboration aidera la Côte d’Ivoire à remplir ses obligations internationales vis-à-vis de la CCLAT. Rappelons qu'elle a ratifié en août 2010 ce traité international juridiquement contraignant, entré en vigueur en novembre de la même année.
La ministre a clos les allocutions en s’appuyant sur les élèves et étudiants qui sont les plus touchés par le tabagisme et l’alcoolisme. Pour eux, a-t-elle dit, c’est un effet de mode, mais cependant cela les conduit plus vite vers la mort.
Présentation de la banderole de la campagne par la ministre de la santé
« C’est un évènement important dans la mesure où il s’inscrit dans une activité de promotion de la santé, face à une pandémie qui menace gravement nos populations » a déclaré à cette occasion, la ministre de la Santé et de la Lutte contre le Sida. Elle a par ailleurs signifié son intention de faire de la jeunesse la cible particulière dans la mise en œuvre de cette campagne, les jeunes étant le meilleur facteur pour évaluer l’influence de cette campagne initiée pour faciliter l’application de ladite mesure par les populations. A cet effet, la ministre a lancé un appel au respect de cette décision gouvernementale, qui est la manifestation de la volonté politique du gouvernement à agir pour la santé des Ivoiriens. Elle a par ailleurs rappelé que l’année 2013 a été décrétée « Année de la santé » par le Chef de l’État, Alassane Dramane Ouattara.
Présentation de l'affiche
sur l'interdiction de fumer
Selon Raymonde Goudou Coffie, cette campagne d'interdiction de fumer dans les lieux public va s’établir par le biais des médias avec un accent particulier sur les actions de proximité, en l’occurrence les responsables des structures hôtelières, des restaurants et autres lieux de divertissements tels que les bars, les boîtes de nuit, etc. C’est la raison pour laquelle elle s’est déplacée dans quelques restaurants de la commune de Treichville pour y apposer des affiches d’interdiction de fumer.
La manifestation officielle s’est achevée avec la visite des différents stands de sensibilisation et de pose de spécimens dans les véhicules de transport en commun à la gare de Bassam et dans les restaurants. En effet, après le restaurant Le Grand Large à Marcory Zone 3, l’aéroport international Félix Houphouët Boigny de Port Bouet, la ministre s’est rendue à Treichville restaurant Aboussouan, Sounkalo et à la gare de Bassam pour coller les affiches marquant l’interdiction de fumer.
La ministre a finalement fait remarquer que « la lutte anti-tabac ne se limitera pas à la prise de ce décret, qui est la première étape d’un processus devant aboutir prochainement à l’adoption d’une loi nationale anti-tabac ».
Lancina Tall, président de ROTCA-CI
Il faut noter que les conséquences du tabagisme en Côte d’Ivoire sont importantes. En plus d’être à l’origine de plus de 30 maladies chroniques selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le tabagisme coûte 28,6 milliards de FCFA par an à l’Etat pour la prise en charge effective des frais médicaux liés au tabagisme. De surcroit, une enquête réalisée en 2005 par le ministère en charge de la santé relève une prévalence tabagique de 13% dans la population en générale, avec une tendance importante chez les jeunes. Une autre étude datant de 2009 révèle un taux de 5,6% et de 23,4% respectivement chez les jeunes filles et les jeunes garçons, scolarisés de 13 à 15 ans.
(Extrait du site gouvernemental, voir lien ci-dessous)
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