Seule la transposition des dispositions et directives de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (CCLAT), dans une législation nationale est capable de prendre en compte tous les aspects du contrôle du tabac.
Dr Flore Ndembiyembe
Chaque année, le Cameroun déplore environ 66 000 décès du fait de la consommation du tabac.
Les experts de santé ne le diront jamais assez, le tabagisme est la plus importante cause de décès dans le monde. Soit 6 millions de décès par an. Au Cameroun, selon les résultats de l’enquête mondiale sur le tabagisme chez les adultes menées en 2013 par l’Institut national des statistiques en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé, résultats rendus publics public au mois de janvier, près de 1,1 million d’adultes, soit 8,9% de la population, utilisent des produits du tabac et l’on enregistre environ 66 000 décès chaque année du fait du tabagisme.
Dr Flore Ndembiyembe
présidente de la Coalition camerounaise contre le tabac
Ces chiffres, qui font froid dans le dos, ont été présentés mardi dernier par le Dr Flore Ndembiyembe, la présidente de la Coalition camerounaise contre le tabac devant les élus locaux. Ceci à l’occasion de l’ouverture d’un atelier d’information et d’échanges sur le contrôle du tabac. Pour la présidente de cette Coalition, le tabac est aussi le principal facteur de risques pour plusieurs maladies chroniques. Entre autres, 70% des décès causés par le cancer du poumon et 32% des décès causés par les autres formes de cancer.
Si le tabac fait autant de ravage au Cameroun, c’est que les Camerounais ne résistent guère devant l’envie de consommer cette substance destructrice. Au vu de l’enquête de Global Adult Tobacco Survey (GATS) qui est la norme mondiale en matière de surveillance systématique de la consommation du tabac chez les adultes, au Cameroun, 13,9% des hommes et 4,3% des femmes, soit au total 8,9% des adultes (1,1 million) utilisent actuellement des produits du tabac. Parmi les utilisateurs de tabac, 66,1% consomment uniquement le tabac à fumer (83,9% des hommes et 12,5% des femmes), 32,6% utilisent uniquement le tabac sans fumée (15,0% des hommes et 85,8% des femmes) et 1,3% consomme à la fois le tabac à fumer et le tabac sans fumée (1,1% des hommes et 1,7% des femmes).
Il apparait dès lors comme une urgence, eu égard aux conséquences sanitaires, économiques, sociales et environnementales de l’usage du tabac sur la prospérité du pays, de mettre en place des mesures visant à protéger les populations camerounaises. Notamment la jeunesse, tranche la plus vulnérable de la population et principale cible de l’industrie du tabac. Et pour ce faire, le Dr Flore Ndembiyembe, souligne que « seule la transposition des dispositions et directives de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (CCLAT), dans une législation nationale est capable de prendre en compte tous les aspects du contrôle du tabac ».
Source : D'après un article de Luc Justin Kamguia, paru dans 237online.com le 12 avril 2015
2015.04.12/pad